A mosque was sacked in the Tunisian island of Jerba !!
Reported by the Tunisian newspaper Le Temps (February 6).... The mosque of Wilhi is a very cute mosque like so many in the Tunisian island of Jerba... where we completed a survey and an archeological project in 2001 (5 years project by Upenn, INP, American Academy in Rome)... The book will be published soon (we're still working on it!)... and Wilhi is among the mosques that will be closely studied... The major study until now is a book in Arabic (originally a PhD) written by my old teacher and friend in the University of Tunis Riadh Mrabet about the mosques of Jerba...
The mosques of Jerba, though beautiful, are always neglected... that's why it's very easy for some pricks to sack them...
PatrimoineLa mosquée Ouelhi de Djerba, saccagée
Fatah THABET
Quel commentaire faire ? Comment se fait-il qu'un lieu de cette importancehistorique, restauré en grande partie, soit ainsi laissé à l'abandon , sansprotection d'aucune sorte, même pas une porte dissuasive ?Signes de profanation: Une mosquée abandonnée sur le plan du culte; elle devientune sorte de "décharge" publique: ordures abandonnées par les "campeurs", tracesde braseros nocturnes et, sur les murs, des dessins au charbon de bois, d'unegrossièreté et d'une obscénité peu communes.En allant d'Houmt-Souk vers Ajim, juste à la sortie d'El Groô à gauche, unenouvelle route goudronnée mène à Oued Z'Bib. On est accueilli au premiervirage, au bout d'une centaine de mètres de piste, par une petite mosquée,d'une beauté rarissime, d'une blancheur aveuglante, la mosquée El Jadria. Unpeu plus loin, à l'angle de la vieille huilerie, une piste bien cahotique,semée de pierrailles, nous mène à la mosquée Ouelhi.Un haut lieu de l'histoire et de la culture ibadhites. Située sur la colline laplus haute du coin, d'où on voit nettement la cuvette d'El Khénannsa, verted'herbe cet hiver, un observatoire idéal pour voir la mer et ceux quiaccostent de ce côté de l'île. Un lieu stratégique sans équivoque. Lesdocuments en possession de l'Association de Sauvegarde de Djerba, indiquentque le monument fut érigé au 13° siècle, du temps du Cheïkh Yaïch Ben Moussaet sous l'autorité de Mohamed Ben Ahmed Essédghyani. Un lieu d'étudesthéologiques et d'érudition, au moment même où l'île devait faire face auxcoups de force des envahisseurs dirigés par De Noria pour le compte des roisde Sicile.Trois bâtisses rapprochées entourant un espace central. La mosquée elle-même,surélevée par rapport à la salle des prières extérieure, les dépendances avecune salle d'ablutions. Des restes d'immenses impluviums nécessaires pourrécupérer chaque goutte de pluie pour avoir des réserves d'eau suffisantes encas de siège. Les souterrains encore là, démontrent la nature défensive dubâtiment, confirmée par l'absence totale d'ouvertures sur l'extérieur, uneconstante dans toutes les mosquées ibadhites. De la même façon, aucunminaret ne vient indiquer l'existence d'un lieu de culte. En regardant vers lamer, une autre mosquée, un peu plus visible de loin, plus haute aussi, commeune tour de guet, Sidi Aïch.Citée plutôt comme étant la mosquée de Oued Z'Bib, La mosquée Ouelhi aévidemment subi les blessures de l'histoire, conséquences de toutes lesluttes pour la conquête de Djerba, site considéré, par toutes les puissancesmaritimes, comme stratégique pour le contrôle de la Méditerranée sud. Lesdifférentes voûtes des salles de prière extérieures portent encoreaujourd'hui sur le plâtre des enduits, malgré l'usure du temps et lesmultiples détériorations, des inscriptions, une calligraphique en reliefindiquant qu'au 16° siècle, une importante restauration, ou extension, eutlieu. On peut y lire très clairement, après les remerciements à Dieu et unebénédiction au Prophète, les noms des artisans Ahmed Ben Yahia, surnommé « ElJazzar », et les frères Saïd et Salem Ben Abderrahman El Kallel. Depuis, sonhistoire tombe dans l'oubli et l'anonymat, elle devient juste un lieu de cultecomme tous les autres, à la disposition des habitants de Oued Z'Bib.Dans son action de recensement des monuments du patrimoine culturel ethistorique, L'ASSIDJE se rend compte de l'état d'abandon et de décrépitude danslesquels se trouve l'ensemble du site. En 1999, une restauration estentreprise grâce au concours de l'Institut National du Patrimoine. L'essentieldu bâti est sauvé, les enduits en partie refaits, les toitures et les voûtesconsolidées, les citernes, « les majels », désensablés, les environsnettoyés, le petit muret d'enceinte, limite du territoire, remis en état. Maispar l'insuffisance des subventions allouées, le peu de moyens matériels ethumains mis à disposition, l'action de restauration s'est arrêtée là, enattendant des jours meilleurs.Les « trois satans »!!!Depuis cette date, la mosquée étant inactive au niveau du culte, l'Associationne rate pas une occasion pour organiser des visites à l'intention des élèves ,des étudiants, des chercheurs tunisiens et étrangers, pour faire connaître deslieux si importants et hors circuits touristiques classiques. Et lentement, lespremiers signes de profanation se firent jour : ordures de toutes sortesabandonnées dans les recoins par des « campeurs » occasionnels, traces debraseros nocturnes, utilisation des locaux couverts comme bergerie par despâtres de passage ou par le voisinage indélicat. Pire, desdessins, au charbon de bois, représentant des scènes d'une grossièreté peucommune, accompagnées de commentaires d'une obscénité indescriptible couvrentencore, à ce jour, les murs des dépendances, de la midha, le lieu réservé auxablutions. Ces profanateurs n'hésitent pas à signer ces représentationshorribles : « les trois satans », ainsi s'auto-surnomment-ils !!! Inutile deparler des cadavres de cannettes de bière, dans quelques recoins. Plus encorel'Association de Sauvegarde a appris que les colonnes de pierres taillées quisoutiennent les voûtes des bâtiments extérieurs ont été descellées et volées.Oui, volées !!! Vu leurs poids et leurs tailles, ce ne peut être qu'une actioncommando, étudiée, préparée et organisée, avec outils, matériels et moyens detransport adéquats. Juste pour « casser » ?? Non, il faut tomber de ladernière pluie pour ne pas voir derrière cet acte, une« commande » :maintenant qu'il est à la mode d'avoir, dans les maisons , des « antiquités »,des « vieilles pierres », il serait étonnant qu'on vienne, de nuit, avec lesrisques encourus, voler ces pierres, juste pour le plaisir de démolir unemosquée, si ce n'est pour les vendre à bon prix.Ainsi, après la razzia faite sur les bijoux traditionnels en argent, sur lesvieux coffres, sur les tapis, sur les bakhnougs, maintenant ce sont les viellesportes, les ferronneries, les grilles en fer forgé à l'ancienne, les vieuxcarrelages des demeures en ruines ou vouées à la démolition, les colonnes, lespierres, les arcs de voûtes, qui sont « récupérés » des menzels abandonnés, etproposés à la vente, parce qu'il y a acheteur !!! Tous ceux qui croient qu'ilest de bon ton «d'intégrer » une vieille pierre dans la structure moderne deleurs luxueuses villas sont preneurs. Acheter même dans l'ignorance de laprovenance de ces objets est du recel et sanctionné par la loi. Il suffit deprendre la route de Guellala pour voir sur les hauteurs, fleurir d'affreusesconstructions, en forme de cercles, faites de ces pierres et colonnes «récupérées » des anciens fours détruits ou abandonnés : un vrai décor decarton-pâte pour touriste ordinaire. Comment laisser faire ce saccage au nomde l'activité économique ? Le vol des pierres de soutien de la mosquée Ouelhis'inscrit dans cette nouvelle donne: vendre ce qu'on peut vendre. Même lepatrimoine ou ce qui en reste ?A qui le tour ?Evidemment l'ASSIDJE a informé les autorités locales et régionales de cessaccages, de ces vols, de ces déprédations, de ces profanations. L'InstitutNational du Patrimoine et l'Agence de Mise en Valeur du Patrimoine et de laPromotion Culturelle ont été mis au courant.Tout cela fait suite à la série de profanations de quelques mosquées de Djerba,il y a quelques temps.. Encouragés par la non réaction devant tous les actes devandalisme répertoriés, recherche de trésor à Ghar Mejmej, au cimetière BouN'Khil à Oualegh, Sidi Yati, Faahmine, à Ouelhi même au vu des fouillessauvages faites dans la salle souterraine, des vols déjà effectués ailleurs,ces bandes, parce que cela ne peut-être le fait d'un individu isolé, iront plusloin et s'attaqueront à d'autres parties de notre patrimoine. Où est le respectdu sacré ? Comment protester contre d'odieuses caricatures publiées dans cejournal danois lorsque des crimes de cette nature sont commis dans nos propresmosquées ? Que d'aussi horribles faits soient commis dans ces enceintes disentlong sur la vision que certains ont de notre identité. Que dire, quellesexplications donner à tous ces visiteurs qui découvrent ces horreurs sur lesmurs de ces lieux faits pour la prière, le recueillement ?Quel commentaire faire ? Comment se fait-il qu'un lieu de cette importancehistorique, restauré en grande partie, soit ainsi laissé à l'abandon , sansprotection d'aucune sorte, même pas une porte dissuasive ? Il n'est pas desprérogatives de l'Association d'assumer le gardiennage des lieux qu'elle essaiede sauver de l'oubli ou de la ruine. Il appartient à tous, associations,citoyens, autorités tous services confondus, de veiller à ce patrimoine,chacun selon ses compétences. Faire prendreconscience de cet état de fait est d'une urgence absolue. Les habitants deslieux d'abord, qui doivent être les premiers à se soucier de la protection dece qui est leurs racines. L'école ensuite, dont le rôle n'est pas de secontenter de quelques sermons , mais surtout d'organiser, de façon régulière,des visites à tous ces lieux délabrés, vandalisés, visites commentées par desspécialistes de la chose. Les médias enfin, et surtout la télévision qui doitsensibiliser et dénoncer ces faits par des émissions hebdomadaires, montrer cesprofanations, ces vols. Il faudrait également qu'elle soit relayée, de façonquotidienne, par les journaux qui consacreraient une rubrique quotidienne,ouverte à tous, réservée à l'information sur les atteintes au patrimoine danstout le pays.Bien sûr on ne va pas mettre un policier derrière chaque vieille pierre, mais onpeut augmenter quelques budgets de restauration, desserrer un peu plus lescordons de certaines bourses pour re-ventiler les priorités. Il ne suffit pasde "reconstruire" des murs, et de remettre de l'enduit. Restaurer, c'est aussiredonner vie à des monuments, à des sites, c'est les intégrer dans la vieculturelle. Il est temps de jeter un regard sur ces lieux d'une valeurhistorique inestimable, situés en retrait des grands axes de circulation. Onsait que d'autres pans de ce patrimoine, aussi importants que la mosquéeOuelhi, subissent, aujourd'hui, encore, les mêmes outrages. A bon entendeur,salut..
4 Comments:
c'est douloureux ! douloureux ... et ce n'est pas uniquement cette mosquée mais toute l'ile qui perd sa specifité et son patrimoine unique!
Unfortunately that's partly true... the main problem is the threat to the sea shores... it's being quickly eaten and really quick...
It is really a pity to see those national treasures just disappear because of neglect, unawareness and greed...
Yes indeed...
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